Sa construction débute en 1743. Les travaux durent un peu plus de quinze ans et requièrent la fabrication de 300 000 briques. L’architecture classique, rigoureusement symétrique, est adoucie par le charme et l’harmonie des couleurs rose-rouge, ocre et vert amande.
Les pièces d’apparat du corps central ont été conçues en enfilade autour d’un grand salon au raffinement et à l’exotisme incroyable.
Le « salon chinois » doit son nom aux dix-huit grands panneaux de bois peints à l’huile qui ornent parois et dessus de porte, réalisés en 1754 par le peintre et architecte toulousain Gilles Pin. Ces décors dans le goût des chinoiseries de Pillement s’inspirent de gravures parisiennes exécutées d’après des dessins de François Boucher.
Salons, chambres, salle à manger, boudoir…
Le temps d’une visite commentée à travers six pièces surprenantes, intimistes ou somptueuses, le visiteur plonge dans la vie quotidienne et les souvenirs de voyage des quatre familles qui ont vécu au Château de Merville depuis 1750.
Si l’âme du marquis habite les lieux, c’est peut-être parce que ses descendants y résident encore…
Si les peintures, le mobilier et l’ensemble des tapisseries des Flandres d’origine, datant du 16e et 17e et classées Monument Historique, ont miraculeusement résisté aux outrages du temps, le château a durement subi la tempête de 1999 : il a fallu remplacer 350 carreaux de fenêtres. Les façades donnant sur la cour d’honneur ont été restaurées en 1990, et la toiture entre 1994 et 2005.
Établi vers l’Est, le Parc s’étend devant la façade du château, offrant une vue imprenable sur la vallée de la Garonne.
L’impressionnant tapis vert prend forme avec ses dix mètres de large et six cent mètres de long.
Dans le prolongement de l’enfilade des salons du château, et de cette grande perspective, on découvre le boulingrin, bassin entouré d’un parterre de pelouse elliptique.
Des pins parasols délimitent une large et longue allée qui mène au bout du parc.
Il n’est pas rare d’apercevoir des cerfs, biches, chevreuils et sangliers gambader dans les 30 hectares du parc.
Le parc assure une continuité avec l’intérieur.
A Merville, on prend conscience du rapport étroit que ces « maisons des champs » entretenaient avec la nature
Le plus grand labyrinthe de buis en Europe
Labellisé « Jardin remarquable » par le ministère de la Culture, l’immense labyrinthe de buis, inégalé en Europe, est classé au titre des Monuments Historiques.
Les premiers jardins de ce type apparaissent au XVe siècle et suscitent un engouement tout au long du XVIIe siècle, marqué par la création du labyrinthe de Versailles pour Louis XIV.
Créé pour les promeneurs, le Labyrinthe de Merville est l’un des plus spectaculaires témoins de l’époque. les 6 km de chemins, bordés de buis de 3 mètres de haut, enserrent des massifs plantés d’arbres bicentenaires. Quelques allées rectilignes sont interrompues par des ronds-points en étoile pour aboutir à une « salle de bal ». Une promenade hors du temps, à l’ombre des vieux chênes.
Le marquis de Chalvet-Rochemonteix a choisi deux essences reines : le chêne, pour sa robustesse et sa longévité, et l’incontournable buis des jardins historiques. Tout aussi résistant, d’un feuillage persistant, le buis demande peu d’eau et de soins ; il peut vivre 600 ans et sa lente croissance permet une seule taille annuelle.
Le parc et son labyrinthe
• 1 parc de 30 hectares
• 10 km d’allées, dont 6 kilomètres de murs de buis
• 5 hectares de labyrinthe