Restauration du clos-couvert du logis
Monument
Proche de Saint-Benoit-du-Sault, un des plus beaux villages de France, la Maison forte de la Grange Missée est située en Berry sur la commune de Chaillac, à l’extrême Sud de l’Indre et donc de la Région Centre-Val de Loire.
Elle surplombe, depuis le XVème siècle, à l’Est les gorges de L’Anglin qui marquaient au Moyen-Âge la frontière entre la France et l’Aquitaine et à l’Ouest le Bel Rio qui vient embrasser le promontoire de la forteresse de Brosse. Aujourd’hui au cœur de la France mais jadis d’une aire de transition entre les langues d’Oc et d’Oïl, entre les diocèses de Bourges et de Limoges, entre les pays de grandes gabelles et rédimés, la Grange Missée est à la jonction de tant de mondes qu’elle est le seul édifice en France à être inscrit sur deux cartes de Cassini dont une fois dans la marge.
La Grange Missée comporte encore l’intégralité des attributs qui permettaient à un petit seigneur de vivre en autarcie et d’afficher sa mission d’avant-poste de la Forteresse de Brosse et de garde de la frontière : logis, enceinte, tour de guet, baies de défenses, maison des colons, grange, écurie, puits, pêcherie, four à pain, moulin auxquels vient s’ajouter le plus important pigeonnier des alentours. C’est un ensemble complet parfaitement représentatif de ce type d’habitat rustique à cour fermée bâti à la fin du Moyen-Age et au début de l’époque moderne, aux confins du Berry, de la Marche limousine et du Poitou.
Relevant du Limousin jusqu’à la Révolution française, après avoir appartenue à la famille de Fougières, la Grange Missée était en 1789 la propriété de Pierre-Lazard Devauriex de la Tranchade, Directeur des Postes aux lettres à Saint-Benoît-du-Sault. Depuis le milieu du XIXème, elle servait de ferme. Conquise par sa simplicité et son caractère de témoin de l’histoire, notre famille s’attache depuis le début du XXIème siècle à sauvegarder cet ensemble unique qu’est la Grange Missée.
Projet
Au fil des ans nous avons découvert que la Grange Missée, visible de près depuis la voie publique mais également de façon spectaculaire depuis des lieux aux alentours, était, selon les termes souvent employés, « mythique » ou « magique » pour les amoureux de la région. Sa taille humaine, son côté très simple, authentique et préservé et le paysage qui l’entoure à perte de vue, permettent à chacun d’y fixer son propre rêve. Nous avons donc souvent ouvert nos portes, ce qui nous a permis de prendre conscience que cet ensemble contient dans chaque pièce de chaque bâtiment des témoignages, parfois jusqu’aux infimes détails, d’une vie révolue qu’il convient de conserver et de partager.
Alors que nous étions lentement apprivoisés par la maison, un projet familial s’est façonné autour des spécificités de la Grange Missée et de nos centres d’intérêts.
Ainsi est né le projet de partager avec tous, et notamment les plus fragiles dont Jeanne s’occupe dans le cadre de son activité professionnelle, ce patrimoine naturel et bâti qui nous est confié, par l’organisation de visites inclusives pour faire découvrir la vie quotidienne rurale au Moyen Âge. Ces parcours, en FALC (Facile A Lire et à Comprendre) sont adaptés aux jeunes publics et publics fragiles (personnes en situation de handicap mental et psychique ou atteintes de maladies neurodégénératives…) dont l’accompagnement est notre expertise.
Par ailleurs, nos enfants, Victoire et Marguerite, nous poussent à mettre en valeur notre fonds de littérature enfantine qui a ravi, depuis la fin du XIXème siècle, cinq générations de lecteurs et qui est trop conséquent pour notre simple petite famille.
Enfin, la communauté de communes, qui a lancé un projet de revalorisation de la haute vallée de l’Anglin avec la création de l’ECO-vallée de l’Anglin, l’entrée dans le parc Régional de la Brenne et l’inscription dans un Plan de Paysage, souhaiterait qu’après sa reconstruction nous puissions mettre la grange à disposition pour des concerts et des conférences.
Travaux
Si les travaux déjà réalisés ont permis de rendre la silhouette historique du lieu, des travaux de restauration plus conséquents sont désormais urgents. Aujourd’hui, le logis n’est plus hors d’eau, ses planchers s’effondrent, son état sanitaire est inquiétant tout comme celui de la maison des colons. Le puits se délite, la pêcherie ne retient plus l’eau, le pigeonnier est toujours sans toiture et la grange en ruine.
Notre projet privilégie la sauvegarde de l’ensemble des bâtiments et éléments en état de péril plutôt que le confort.
Cinq tranches de travaux sont prévues pour un montant global de 1,4 M€
La convention de mécénat porte sur la Tranche 1 (433 k€) : Clos et couvert du logis
- Charpente : corps central du logis avec remplacement des pièces de bois trop altérées et reprise des assemblages. Tour Nord-Ouest : dépose et restauration de la charpente, restauration des planchers effondrés des combles er reprise des chevêtres du grand salon et de la chambre centrale.
- Couverture en tuiles plates de récupération et crochet de cuivre du corps central et de la Tour Nord-Ouest.
- Maçonnerie : restauration des refends et élévations, piochage des enduits, remaillage des moellons, restitution de l’enduit à la chaux.
- Menuiserie : ensemble des huisseries en chêne avec carreaux en verre soufflé
Qui sommes-nous ?
Nous sommes une famille ordinaire composée de deux parents, Jean-François et Jeanne, et deux étudiantes, Victoire et Marguerite, qui s’est lancé le défi de faire découvrir ce lieu magique aux plus fragiles grâce à des visites inclusives.
Jeanne a passé ses vacances d’enfant en Berry et en Limousin, régions dont sa famille maternelle est originaire.
Nous voulions que nos enfants connaissent les joies du monde rural. Nous avons donc cherché une maison en pleine campagne pour ancrer notre vie de famille dans un lieu qui fasse rêver. Après 5 ans de recherche, nous sommes tombés sur la Grange Missée « intacte », dont le seul défaut était de nécessiter ce qui nous semblait être quelques menus travaux… C’était aussi un avantage, car beaucoup de demeures visitées avaient été abîmées par des restaurations malheureuses et rondement menées. Des membres de notre famille ayant conduit des projets de restauration d’ampleur, un tel chanter nous semblait à notre portée et, un peu naïfs, nous n’imaginions pas vraiment les efforts à fournir et les épreuves à surmonter…
Nous avons tout d’abord conduit de gros travaux d’urgence : la tour Nord-Est et le four à pain étaient écroulés, la toiture des écuries était entièrement à refaire, la tour d’enceinte n’avait ni charpente, ni toiture et les murs d’enceinte ont été entièrement repris. Puis, afin d’être certains de conduire une restauration de qualité et d’être accompagnés par des spécialistes en la matière, nous avons demandé une inscription de l’ensemble au titre des monuments historiques qui nous a été accordée en 2012.
L’éloignement des villes rend le projet particulièrement compliqué. Nous avons donc constaté qu’il était presque impossible de mener ce projet à distance. Jean-François a fait le choix de quitter son activité parisienne au début de cette année pour se consacrer pleinement à ce projet qui nous est cher…et enfin les travaux sérieux ont pu recommencer.
Contreparties
- 20 € soit 6,80€ après déduction fiscale : une visite privée pour 1 personne
- 50 € soit 17 € après déduction fiscale : votre nom écrit sur une des tuiles de la couverture.
- 500 € soit 170 € après déduction fiscale : une visite privée et un diner en été avec casque de chantier pour 4 personnes à la Grange Missée
- 10 000 € soit 3 400 € après déduction fiscale : votre logo sur le panneau de chantier en 2024
En application de la réglementation en vigueur, les dons versés dans le cadre d’une opération de mécénat affecté à des travaux sur monuments historiques privés ouvrent droit à une réduction d’impôt :
- Pour les particuliers : 66 % du montant du don vient en réduction de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
- Pour les entreprises : 60 % du montant du don vient en réduction de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 20 000 € ou de 5 pour mille du chiffre d’affaires annuel lorsque ce dernier montant est plus élevé.
L’éventuel excédent est reportable pendant cinq ans.
Ils nous soutiennent