Mise en sécurité, consolidation et restauration du clos-couvert du château et du Pavillon de la Source
Monument
Situé à l’extrême pointe nord-ouest de l’Alsace, partie que l’on appelle l’Alsace Bossue, le domaine de Bonnefontaine est un joyau de l’architecture néo palladienne du XIXe siècle.
C’est en 1816, à la levée des séquestres que les héritières du prince de Nassau s’empressent de vendre leur domaine à un riche Bâlois, Christophe Mérian-Hoffmann, ayant fait fortune lors du blocus continental sous Napoléon 1er en commerçant avec l’Angleterre. Notre homme va bouleverser la région par son rêve d’exploiter les eaux de la source miraculeuse découverte en 1603.
Grand amoureux des travaux d’Andréa Palladio mais aussi du style bien à la mode à l’époque mêlant des éléments retour d’Égypte au style Empire, il fit édifier : – le château, une belle demeure de trois étages, au perron alors précédé de quatre sphinx, à la colonnade surmontée d’un vaste fronton à lunette – d’une salle de danse, au nord du château, rotonde avec péristyle, visible à droite de la lithographie, dont il ne subsiste plus rien – le pavillon de la source miraculeuse qui fut le centre de rencontre des curistes, visible au milieu de la lithographie devant le château. Après 20 années d’occupation, notre riche homme d’affaire décide de vendre sa belle propriété. Le domaine passe alors successivement aux frères Koechling, au baron de Mecklenbourg et son associé le Marquis de Ferrari, puis à Louis Alexandre de Klopstein. Ce dernier le revendra en 1878 à Monsieur Jean Schlumberger, industriel à Guebwiller. Inhabité depuis 1926, et occupé successivement par les états-majors français, allemands puis américains, les logis furent pillés. Gravement endommagée lors de sa prise d’assaut par l’armée Américaine le 26 novembre 1944 la demeure fut abandonnée et resta sans soins. La tempête Lothar qui traversa la France le 26 décembre 1999 défigurera le beau fronton à lunette. La station thermale, œuvre de l’architecte strasbourgeois Jean-Jacques Schuler est un ensemble de bâtiments unique dans son style dans la région. La lunette du fronton est d’une dimension exceptionnelle.
Projet
Le défi est immense et consiste avant tout à sauver ce qui reste de ce patrimoine d’une lente agonie et d’une disparition certaine sans une intervention d’urgence. Depuis mon acquisition, je n’ai cessé de protéger, de consolider et de rechercher des sources de financement. C’est grâce à l’action de M. Stéphane Bern qui retient mon projet en 2018 que ce défi pourra être relevé. S’en suivra un subventionnement accru de la DRAC, une aide importante de la Région Grand Est, de la Fondation du Patrimoine et la participation au projet d’une trentaine de mécènes. A l’issue de cette opération d’envergure qui ne vise strictement qu’à la sauvegarde et la mise en sécurité du clos et du couvert et conformément à mon engagement en contrepartie du soutien de nombreux acteurs, le site sera ouvert au public pendant au moins 10 ans et cela au moins pendant 40 jours en période estivale. Ce sera l’occasion pour les jeunes générations de découvrir l’architecture empire-retour d’Égypte et l’esprit palladien autour du château, et aussi un bel exemple de nymphée avec sa source miraculeuse en se rendant au pavillon à proximité. Les plus anciens pourront se rappeler de bien de souvenirs sur l’histoire de Bonnefontaine. Et pour faire revivre ce lieu magique, il sera mis à disposition d’associations souhaitant organiser des spectacles ou évènements devant la façade restaurée.
Travaux
Voici les grandes étapes et les points forts du chantier :
Après une longue période de préparation, le chantier démarre effectivement le 18 mai 2021. Les structures internes de l’aile sud s’étant complètement effondrées, il s’agissait au préalable d’assurer la cohésion des murs. Et ainsi, cette partie du château a reçu de nouveaux murs et des planchers au cours des mois de mai à septembre. Parallèlement, et dans le souci de sauvegarder le mur ouest, d’importants piliers et des poutres plates de chaînages ont été construits au cours de l’été. Mais, l’objectif principal était de sauver la remarquable façade avec ses colonnades.
Ce ne fut pas chose facile pour réaliser le plancher de liaison entre cette partie et le mur arrière du péristyle sans risquer l’effondrement définitif de la colonnade et ainsi l’abandon certain du projet. Ce défi a été relevé courageusement. Les travaux se sont poursuivis en automne par la pose de la charpente et d’une couverture sur l’aile sud et par d’importants travaux sur le péristyle. La stabilité de l’ensemble du fronton reposant sur une séparation en bois fortement attaquée présentait un lourd problème. Il a fallu se résoudre à déposer toute la partie haute située au-dessus des 5 fenêtres dites « thermales » et de restituer tout le fronton. Les éléments de la lunette gisaient déjà au sol depuis plus de vingt ans. C’est grâce au travail remarquable du sculpteur Michel Dardaine que les corniches restantes et l’ensemble de la lunette ont pu être restaurés. Le remise en place de l’élément clé de la lunette le 17 mars 2022 soit 200 années après sa pose initiale constitue un moment fort dans l’histoire de la sauvegarde de Bonnefontaine. Aussi, n’oublions pas que cette lunette est d’une envergure exceptionnelle de 7 mètres à la base et qu’aucun monument de ce style au monde comporte à ma connaissance une ouverture de cette dimension. Et, enfin au début de l’été le péristyle reçoit une toiture de protection. La charpente malheureusement irrécupérable de l’aile nord est déposée au mois de mai permettant ainsi de recevoir un nouveau toit avant la fin de l’année. Et enfin 2023 devrait voir la réalisation des enduits, la protection définitive du mur ouest, la réfection du toit du pavillon de la source et les travaux d’éloignements des eaux du château. Au final retrouver fin 2023 les 2 monuments enfin préservés. Cela demandera encore beaucoup d’efforts.
Qui sommes-nous ?
Mon nom est Rémy HOCH. Mon père était pendant de très longues années au service de la famille Schlumberger qui souhaitait se séparer de ces 2 monuments qui tombaient en ruine. Et dans ma jeunesse, il y a maintenant plus d’un demi-siècle, je l’accompagnais de temps à autre dans son travail et parcourais les 3 étages et 2 niveaux de combles de ce château agonisant. J’en étais fasciné et ainsi insisté pour que mon père achète cet ensemble. C’était déjà dangereux et d’ailleurs les narrateurs régionaux, les responsables d’associations et acteurs locaux prédisaient la disparition certaine et définitive de Bonnefontaine. De même l’ancienne propriétaire assistait impuissante à cette regrettable déchéance et me communiquait sa souffrance et le vœu d’inverser le cours de l’histoire. J’ai toujours voulu relever ce défi. J’ai une grande admiration pour le facteur Cheval et en avançant dans cette entreprise, j’essaye aussi modestement d’être un de ses élèves, sachant bien entendu qu’il restera le grand maître de la persévérance et le l’opiniâtreté.
Contreparties
En application de la réglementation en vigueur, les dons versés dans le cadre d’une opération de mécénat affecté à des travaux sur monuments historiques privés ouvrent droit à une réduction d’impôt :
- Pour les particuliers : 66 % du montant du don vient en réduction de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
- Pour les entreprises : 60 % du montant du don vient en réduction de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés, dans la limite de 20 000 € ou de 5 pour mille du chiffre d’affaires annuel lorsque ce dernier montant est plus élevé.
L’éventuel excédent est reportable pendant cinq ans.
Bonnefontaine est situé dans une région forestière, à quelques centaines de mètres d’un canal et de l’excellente auberge de l’écluse 16. C’est un coin charmant et reposant. Pour tout don supérieur à 500 euros, je propose au mécène de l’accompagner dans une visite personnalisée et commentée du site et ensuite de participer à un déjeuner dans cet établissement réputé et tout proche, à hauteur de 65 euros.
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